BELGIQUE

Ça bouge beaucoup Outre-Quievrain

Publié le 20/06/2011
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REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE

PLUSIEURS INFORMATIONS intéressant la sphère pharmaceutique nous sont fournies dans la dernière livraison du « Journal du médecin » :

- La bonne santé de l’industrie pharmaceutique belge est confirmée par Pieter Timmermans, directeur de la Fédération des entreprises belges (FEB), qui indique que, nulle part ailleurs dans le monde, on réinvestit autant d’argent en R & D, soit 42 % du chiffre d’affaires du secteur pharmaceutique, beaucoup plus que les 17 %, moyenne du secteur au niveau mondial ;

- Concernant toutes les dépenses de santé, la Belgique se situe à 3,5 % de croissance en dix ans, loin derrière la Corée du Sud (9,4 %) et la Slovaquie (8,5 %), mais devant la France (2,3 %) ;

- La ministre de la Santé, Laurette Onkelinckx, a répondu aux députés qui lui posaient une question sur la manière dont l’information circule entre les différentes agences nationales et internationales : « Entre la FDA et l’EMEA, précise-t-elle, les échanges d’informations concernant la pharmacovigilance se font via des vidéos-conférences lors des réunions du comité pour les médicaments à usage humain de l’EMEA. » Quant à la liaison entre l’EMA et l’AFMPS (l’AFSSAPS belge), elle se fait « au moyen de courriels sécurisés via un réseau spécifique » ;

- La même ministre vient de décider d’augmenter les quotas de prescription obligatoire de médicaments bon marché. Ce taux varie suivant les spécialités médicales, allant de 16 % pour les ophtalmologistes à 70 % pour les stomatologues, en passant par les pneumologues (29 %), les rhumatologues (32 %) ou les cancérologues (39 %), les généralistes étant à 50 %. Ces taux ont pratiquement doublé par rapport à l’an 2005 ;

- Avertissement de Léo Neels, le boss de Pharma B (le LEEM belge) : la sécurité va prendre la première place en ce qui concerne la délivrance du médicament. Les autorités politiques, précise-t-il, veulent en effet éviter leurs effets secondaires car elles risquent d’être traduites en justice selon une culture américaine qui arrive en Europe. Une transparence maximale reste donc un objectif à atteindre ;

- Enfin, l’Ordre vient d’émettre deux avis : le premier concerne l’accès au dossier médical ; bien que n’intervenant pas dans le diagnostic, le pharmacien clinicien peut formuler des propositions d’aménagement ou de changement du traitement ; le second concerne le secret médical, qui peut être levé en cas d’accidents médicaux, les experts se devant d’être aidés dans leur mission.

CANADA

Les médecins mettent la main à la poche

DANS LE BUDGET de cette année, le gouvernement a instauré une contribution en santé forfaitaire de 200 $, exigée de toute personne gagnant plus de 14 040 dollars canadiens (environ 1 000 €), donc, d’un nombre relativement important de personnes à moindre revenu. Impact de cette contribution : « L’Actualité Médicale » la fixe à environ un milliard : « C’est arithmétique, s’écrie Vivian Labrie, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté : on va chercher dans une large population, dont une partie est à faible revenu, l’équivalent de ce qu’on concède à un petit nombre de plus riches. » L’État doit, conclut-il, être le « garant d’une société de droit, pas simplement le bras de la loi du marché ».

Autre information qui nous est fournie par ce même organe : un sondage effectué auprès d’un panel de médecins et de pharmaciens concernant la vente de médicaments en vente libre (16 % du total des ventes de médicaments). Parmi les médecins, 39 % croient que leurs patients demandent « fréquemment » conseil à leur pharmacien quand ils achètent des médicaments en vente libre et 37 % jugent qu’ils ne le font « qu’à l’occasion ». 76 % d’entre eux considèrent que ces patients « utilisent mal » ce type de produits, et considèrent, pour 69 %, que « les interactions sont la responsabilité des pharmaciens » et souhaitent être consultés plus souvent à ce sujet. Quant aux pharmaciens, 33 % seulement pensent que les patients se servent « de manière adéquate » de ces médicaments, alors que 88 % de ceux-ci affirment « avoir besoin de plus de renseignements » les concernant.

Si l’on considère l’ensemble des médicaments prescrits, les Canadiens sont au deuxième rang pour la consommation de produits pharmaceutiques (avec 863 $ par an), derrière les États-uniens (1 104 $), mais devant les Français (747 $).

RUSSIE

De gros efforts en faveur des industriels

LE KREMLIN a décidé d’investir près de 20 milliards d’euros dans l’amélioration des infrastructures et des services médicaux. Enjeu, selon « La Russie d’aujourd’hui » : la sauvegarde d’un système de santé public et gratuit. Sur le papier, en effet, si les soins sont gratuits, cette gratuité étant même inscrite dans la constitution, en réalité, le système de santé fonctionne à deux vitesses, mêlant des services privés au service public. Ce dernier étant ravagé par un financement insuffisant, il se caractérise par des hôpitaux décrépits, un personnel déprimé et sous-payé et un indice de mortalité alarmant. Ce système se concentre d’abord sur les spécialistes et les soins au détriment de la prévention, et les classes aisées préfèrent se faire soigner à l’étranger. Le gouvernement se lance donc dans une vaste réforme qui devrait accroître les dépenses de santé de 5 % par an pour se rapprocher de l’Union européenne. Au cœur de cette réforme : le développement des industries pharmaceutiques, auquel l’État a déjà alloué 850 millions d’euros. En outre, le Kremlin a lancé une campagne appelée « la carotte et le bâton » pour encourager les entreprises pharmaceutiques internationales à augmenter leurs investissements dans le pays : le bâton, ce sont des taxes accrues sur les produits importés (6,1 milliards en 2010), la carotte : des avantages fiscaux aux entreprises produisant sur le territoire russe. Rendez-vous en 2013, qui verra ce nouveau système installé.

ROYAUME-UNI

Les chaînes s’enchaînent

LA DEUXIÈME officine drive-in vient d’ouvrir dans la banlieue de Northampton, dans le centre de l’Angleterre. Propriété de la chaîne Boots, elle permet aux clients de passage, de présenter leur ordonnance sans sortir de voiture, à travers un guichet installé dans la façade de la pharmacie, et de la récupérer aussitôt avec les médicaments prescrits. Cette mode de distribution va s’accélérer sur le modèle en vigueur larga manu aux États-Unis.

États-Unis

Une réforme difficile

LE DÉSACCORD est patent entre Démocrates et Républicains concernant le plan de réforme de la santé proposé par ces derniers. Le président de la commission des finances du parti républicain, Paul Ryan, chargé d’établir un budget d’économies pour le système actuel de santé proposait de remplacer le programme Medicare actuellement en vigueur, qui couvre les seniors et les handicapés, par une adhésion volontaire à un organisme privé, financé par l’État fédéral. D’où la colère du leader démocrate du Sénat, Harry Reid, qui déclare à « USA Today » que cette mesure « est épouvantable, je dis bien épouvantable, et indigne du respect que l’on doit aux gens pauvres et de la classer moyenne ». Et de signaler qu’il resterait opposé dans tous les cas à ce projet de budget.

ROLAND MEHL

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2846