L’ŒIL BRILLANT, Alexis Musikas évoque « la magie passionnante : le jazz. En musique classique, on reconnaît tout de suite l’œuvre ; en jazz, on reconnaît le joueur avant le thème. Chaque musicien exprime sa personnalité propre dans un même cadre musical, c’est un bel hommage aux autres ». Pharmacien à Laon (Aisne), Alexis Musikas est aussi président de Djaz 51, une association de Reims (Marne), la grande ville voisine, organisatrice d’un festival reconnu et de concerts d’été, dont un pique-nique attirant dix à quinze mille personnes, une saison de concerts rencontres et des activités dans les lycées et collèges. À 45 ans, il s’interroge encore si « son intérêt pour le jazz n’a pas précédé celui pour la pharmacie ».
Alexis Musikas (son patronyme est son vrai nom) explique cet intérêt par des rencontres. « D’abord Denis Lefevre, mon professeur d’allemand au lycée de Saint-Quentin, un très bon pianiste, impressionnant, qui m’a appris que l’improvisation était de la musique, qu’on peut honorer un morceau en le transformant. J’avais commencé à apprendre à 8 ans, sur le piano de l’arrière-grand-mère. Je ne faisais que de l’écrit, ce qu’on appelle du piano classique : Mozart, des Polonaises de Chopin. De temps en temps, un peu de boogie, mais j’ai surtout joué comme lecteur de musiques de jazz. »
Étudiant à Reims, Alexis Musikas apprend l’improvisation avec Francis Le Bras, seconde rencontre majeure, qui l’emmène aussi en concerts. Ce dernier ouvrira une boîte de jazz où l’on vient de loin, et que fréquente assidûment l’étudiant, « hors périodes de partiels ». La troisième rencontre est celle d’un collectionneur, Francis Paudras, également programmateur de concerts, et fin connaisseur du jazz du Paris des années 1950 et 1960.
Le futur pharmacien vit ainsi au sein « d’une pépinière de musiciens de jazz ». S’en suivront la création d’un Centre info jazz Champagne Ardennes, de l’association Djaz 51, de festivals, et toujours plus de rencontres.
Le jazz est vivant.
« Le jazz est une musique vivante. Bien sûr, il est venu en Europe nourri par les GI américains, mais il existe aujourd’hui un jazz français, un jazz italien. Au festival, on mélange du latino avec du jazz, ou du tango, on a introduit de l’électronique, des musiques plus difficiles. Je veux éviter, explique Alexis Musikas, de mettre des étiquettes. Tout cela est de la musique. L’esprit du jazz, c’est de se retrouver sur des morceaux communs. »
L’association Djaz 51 compte une quinzaine de bénévoles, organise son festival dans le caveau de 700 places des champagnes Pommery. Le président se rend dans les bureaux « deux matinées par semaine, et quelques jours avant les festivals. Il y a à la fois un vrai amateurisme, et beaucoup de passion. Une semaine de festival, c’est énormément de boulot, mais ça me regonfle pour deux ans. Et j’ai toujours du plaisir à retrouver la pharmacie ».
« J’aime aussi les festivals où je ne suis que spectateur, comme ici, à Laon. Cela apporte pourtant beaucoup de voir un festival depuis la coulisse, d’aller à l’aéroport chercher des musiciens. Souvent, je rêve que je joue avec eux. Je joue sur tous les pianos que je vois, mais je regrette de si peu jouer. Je joue toujours les mêmes partitions, mes enfants me le font remarquer ! Mais le jazz est source d’échange. Son seul langage est la musique. »
« Il n’y a pas de lassitude, poursuit-il, parce que tout évolue. L’écoute de la musique en public est un privilège, parce que l’important est la spontanéité, l’instant. Les nuages bougent toujours, comme une interprétation. Il faut garder la musique vivante et créatrice. »
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